Nouvelles belges à l’usage de tous – collectif


Nouvelles belges à l’usage de tous – collectif
Nouvelles belges à l’usage de tous – collectif
Espace Nord, 2015, 446 pages

  
Postface et choix des textes par René Godenne.

Cette anthologie regroupe vingt-six textes classés chronologiquement.
Le recueil est très bien conçu : résumé en une phrase placé sur la page de garde de chaque texte accompagné d’un extrait et du titre du recueil dont le texte est tiré. Au dos de cette page de garde, on trouve une liste des autres recueils de l’auteur.
Comme l’écrit René Godenne dans son intéressante postface, seule une poignée de textes est à connotation fantastique.

Le choix du classement chronologique a l’avantage d’être neutre. En revanche, il est vrai que l’absence de thématique rend l’ensemble très disparate, y compris bien entendu en termes de style.
En outre, on se demande parfois si le texte sélectionné est représentatif ou pas de son auteur. Quand on est dans une démarche visant à découvrir et repérer des voix jamais entendues, on peut être gêné à l’idée d’évincer un auteur parce que ce texte-ci n’a pas plu ou pas convaincu. Si je peux dire avec certitude que c’est le sujet très particulier de la nouvelle de Nicolas Ancion qui m’a mise mal à l’aise, je ne sais que penser par exemple de Colette Nys-Mazure que j’avais hâte de découvrir et dont le texte sélectionné m’a laissée plus que perplexe : bizarre, elliptique, on ne sait si l’interprétation qu’on en fait est juste. Ce qui est sûr, c’est que la nouvelle d’Amélie Nothomb correspond en tous points à son style.

Que ressort-il finalement de ce recueil ? Ce sont surtout les « anciens » qui m’ont séduite : Camille Lemonnier, George Rodenbach, Louis Delattre. Parmi les textes fantastiques, c’est la nouvelle de Michel de Ghelderode qui m’a conquise par son ambiance : voilà un auteur à relire. En revanche, j’ai été déçue par ma rencontre avec Vincent Engel dont le roman Retour à Montechiarro a longtemps figuré sur mes listes à lire. Toutes ses nouvelles étant disponible sur un site dédié, je compte les lire peu à peu (c’est ici).
Il me faudra relire Yves Wellens dont la nouvelle sélectionnée est par trop politique (la frontière linguistique) pour représenter une œuvre (ou pas ?). Grégoire Polet a réussi lui aussi à se placer sur mes listes avec un texte plein d’imagination.

 
L’un dans l’autre, c’est un recueil intéressant pour sa diversité ; il permet de faire un bref tour d’horizon de la nouvelle belge et d’éveiller la curiosité ; on peut y revenir pour piocher des idées. C’est à explorer (les textes étant vraiment très variés, je ne recommande pas de les enchaîner).